Sensibiliser à la défense globale citoyenne

Discours du Président de la République, Emmanuel MACRON, à Rennes Cesson-Sévigné le 20 janvier 2025, lors de ses vœux aux armées

« Face à l'accélération des périls, je crois aujourd'hui que nous devons, avec réalisme, proposer à notre jeunesse un engagement fort. Nous le voyons au moment des grandes catastrophes, il existe une formidable énergie prête à donner son temps, ses talents. Nous le voyons aussi de cette énergie, nous savons faire si peu. De cet élan citoyen, trop souvent, nous le dispersons. À ceux qui ont soif d'idéal, nous n'avons pas toujours de réponse d'engagement suffisamment exigeante ou structurée.

Aujourd'hui, nous nous contentons d'un recensement, d'une Journée défense et citoyenneté, et je sais que vous en faites tous le constat, c'est trop peu. D'où l'ambition du SNU. J'ai pu rencontrer les premiers jeunes qui ont fait l'expérience du Service national universel, mesurer leur satisfaction, leur plaisir à se retrouver plusieurs mois après pour poursuivre un engagement commun au service de notre nation, entendre leurs témoignages chaleureux, porteurs d'espoir et de confiance. C'est pour moi une source de confiance dans notre jeunesse.

Il faut aujourd'hui tracer un chemin que beaucoup espèrent, donner le choix de servir. Non pas rétablir le Service national obligatoire, mais permettre à une jeunesse volontaire d'apprendre avec les armées et d'en renforcer les rangs grâce à des talents recherchés, de vivre aussi dans un environnement où les différences s'effacent pour remplir une mission qui donne du sens, celui du service, de l'entraide, du respect, de faire nation. Donner le choix de servir. Pour cela, nous devrons mieux détecter les volontaires, leurs compétences, leurs progressions professionnelles, les former et être capables de les mobiliser le jour venu, de les employer en renfort des armées, en métropole ou ailleurs, ou potentiellement d'autres ministères qui pourraient être appelés ».

Où en est le Service national universel ?

On observe à la fois une forte volonté de l’exécutif en faveur de ce service et le soutien de 75 % des Français qui se disent favorables à un SNU obligatoire. Surtout, la satisfaction des jeunes volontaires est remarquable : ils sont 9 sur 10 à se déclarer satisfaits du SNU, selon le Rapport d'information au Sénat d’Eric Jeansannetas.

Après qu’il fut question de généraliser le SNU aux 800 000 jeunes d’une classe d’âge, l’ancienne secrétaire d’État au SNU Sarah El Haïry renonça à le rendre obligatoire. Cela aurait nécessité, d’une part, une modification de la loi – assez aléatoire dans les conditions des rapports de forces à l’Assemblée – et, d’autre part, une organisation logistique considérable. La commission des finances du Sénat avait notamment souligné le coût annuel d’un tel dispositif généralisé – autour de 2 milliards € – et le besoin de recruter quelques dizaines de milliers d’encadrants. Finalement, l’exécutif a décidé que seules des classes de seconde, volontaires, pourraient participer au SNU, sur le temps scolaire.

Dans sa conférence de presse de 2024, le président de la République insistait sur la place de la jeunesse dans le « réarmement civique » de la nation : « chaque génération de Français doit apprendre ce que la République veut dire : son histoire, ses droits, ses devoirs, sa langue, son imaginaire, et cela dès l’enfance ». Si dans le récit républicain français, l’école est au cœur de la formation de la nation, le SNU est controversé politiquement, parfois même sociologiquement, mais sa mise en œuvre se poursuit, avec une appétence des jeunes qui ne se dément pas.

Le développement du SNU à titre individuel vise à poursuivre l’engagement des jeunes volontaires âgés de 15 à 17 ans ayant déjà participé au SNU depuis son lancement en 2019. Les missions d’intérêt général (MIG) sont toujours en vigueur mais deviennent facultatives. Dans la formule actualisée, le séjour de cohésion est suivi d’une phase d’engagement qui est un parcours construit et consolidé par chaque jeune lui-même à partir d’une offre identifiée (www.snu.gouv.fr). La création d’une nouvelle labellisation « Classes et lycées engagés » (CLE) est destinée à accompagner et à valoriser la dynamique que de nombreux établissements menaient déjà pour favoriser l’engagement : semaine de l’engagement, forums de l’engagement avec des partenaires, séjours de cohésion... Concrètement, les Classes et lycées engagés développent, au niveau de la classe de seconde et de la 1ère année de CAP, un projet pédagogique annuel qui s’inscrit en tout premier lieu dans l’enseignement moral et civique et le parcours citoyen.

Exemple de SNU dans le département des Yvelines. L’intégration du séjour de cohésion du SNU est l'un des piliers du projet pédagogique de la classe engagée. D’une durée de 12 jours, le séjour est organisé sur le temps scolaire et réunit des jeunes de différents départements dans un centre SNU de l’académie. Il est rythmé par les rituels républicains et s’articule autour d’un socle commun, des modules optionnels et une séquence engagement de 3 jours. Cette séquence est dédiée au projet spécifique de chaque classe engagée. Elle porte sur l'une des quatre thématiques possibles, appelées colorations : Défense et mémoire. Sport et Jeux olympiques et paralympiques. Environnement Résilience et prévention des risques.

Les trois grands objectifs du séjour de cohésion sont les suivants : développer la cohésion nationale, en favorisant le sentiment d’appartenance à la Nation et l’identification aux valeurs de la République ; promouvoir une culture de l’engagement, en permettant à chaque jeune de vivre une expérience d’engagement porteuse de sens, autour des grands enjeux contemporains : transition écologique, solidarité, esprit de défense et égalité des chances ; renforcer la résilience de la Nation, en permettant aux jeunes d’acquérir les connaissances et compétences pratiques qui développent leur capacité d’intervenir dans des situations du quotidien ou en cas de crise.

Exemple en Nouvelle Aquitaine. Sur le terrain, chaque centre du SNU est encadré par une équipe de 8 professionnels : 1 Chef de centre. 2 Adjoint au chef de centre. 3 Référent sanitaire (Infirmière, infirmier ou assistant sanitaire) 4 Référent vie collective (prévenir les risques de rupture de séjour aux cotés des tuteurs de maisonnées) 5 Référent pédagogique et cohésion (acteur du projet pédagogique du séjour de cohésion, de sa conception à la conduite. Il est le référent pour les intervenants extérieurs) 6 Référent intendant (gestion budget, achats, stocks, moyens logistiques, pièces administratives) 7 Cadre de compagnie (encadre les tuteurs de maisonnée. A son niveau de responsabilité intermédiaire, il traduit le projet pédagogique du centre en objectifs de compagnie) 8 Tuteur de maisonnée (cadre de proximité des jeunes pendant les 2 semaines du séjour de cohésion. Il partage, nuit et jour, la vie de la maisonnée (groupe de 14 volontaires) dont il a la charge.

Il existe des fiches de postes détaillées pour chacun d’entre eux. La sensibilisation de la jeunesse aux questions de sécurité et de défense est l’une des priorités. Les membres de notre association sont invités à offrir leur participation d’une manière appropriée à un ou plusieurs séjours de cohésion du SNU.